Sérénade

Il y a de quoi être surpris par les critiques émanant des différentes religions. Ainsi la catholique, dont les religieux les plus conservateurs ont affirmé que Harry Potter prône la sorcellerie et ne convient pas aux enfants. Car la série contiendrait des éléments occultes et satanistes. Ce qui pourrait dès lors entamer la foi des croyants.

On compte de nombreuses critiques de la part du Vatican. Le Révérend Gabriele Amorth, quant à lui, a dit lors d'une interview que Harry Potter est le "démon", le "king of darkness" : "You can tell by their behavior and their actions, from the horrors they committed and the atrocities that were committed on their orders. That's why we need to defend society froms demons." Il a été jusqu'à comparer certains personnages de la saga à Hitler ou Staline. C'est assez effrayant, surtout lorsque l'on sait que ces accusations sont pensées...

Roberta Combs, la présidente de la "Christian Coalition of America", est quant à elle déçue que J. K. Rowling ait introduit un personnage homosexuel, car ce n'est pas un bon exemple pour les enfants...Un perso gay dans Harry Potter ? Où ça ? Eh bien à cause des rumeurs plus ou moins alimentées par l'auteur, selon lesquelles Dumbledore, lorsqu'il était jeune, aurait eu de profonds sentiments pour le sorcier maléfique Gellert Grindelwald. Info, intox, toujours est-il qu'il y a eu des gens pour réagir...

Il se trouve donc pas mal de personnes qui considèrent que Harry Potter représente un danger. Un danger pour pour les enfants, à cause de l'influence que l'oeuvre peut avoir sur eux (à l'instar de tous les grands succès ?), mais aussi parce que les romans véhiculeraient des idées contraires à l'idéologie chrétienne (je ne me suis pas documentée outre mesure sur l'avis des autres religions pour ne pas alourdir l'article).
Harry Potter, porteur de valeurs néfastes et impies ?

Si Rowling a bien évidemment reçu nombre de critiques élogieuses sur son style et l'univers qu'elle a créée, elle en a également suscité de mauvaises. Et notamment lorsque le cinquième volume, Harry Potter et l'ordre du phénix, est sorti.

Citons par exemple Harold Bloom (critique littéraire et professeur à Yale) : "J. K. Rowling's mind is so governed by clichés and dead metaphors that she has no other style of writing". En clair, ses livres ne reflètent que les idées stéréotypées et les propres pulsions morbides de l'auteur. Du recyclage de lieux communs à des fins commerciales.
Beaucoup de fans eux-mêmes n'ont pas apprécié le cinquième opus, considéré souvent comme long, ennuyeux, et loin de la valeur des autres.

De manière générale, les critiques reprochent le plus fréquemment à J. K. Rowling un style simplist et donc cliché. Harold Bloom, encore lui, pense que son "secondary world was for primitive minds". On comprend bien la dénotation négative.

Les arguments des anti-Potter ?
Ecriture enfantine, psychologie des personnages très pauvre, éléments empruntés à d'autres auteurs. Série qui ferait preuve de trop de manichéisme (énième lutte du bien contre le mal...). D'autres encore pensent que lire Harry Potter infantilise le lectorat adulte.

À l'instar d'une poignée de religieux conservateurs, certains critiques voient en Harry Potter la possibilité d'une mauvaise influence, et pas seulement sur la jeunesse. De nombreuses interprétations morales de la série ont été faites, en analysant à l'extrême chaque phrase de J. K. Rowling.

Donner mon avis me semble en l'occurrence assez superflu (d'autant plus que vous vous en doutez). Ce genre de débat me paraît stérile voire déplacé. Je ne suis pas une spécialiste de l'oeuvre, mais que Rowling ait eu ou non des intentions cachées (?), il me semble que le lectorat et les spectateurs désirent avant tout vivre une aventure épique et magique. Sans y distinguer les prémices implicites d'une dégénérescence morale et intellectuelle.

Ce qui m'amuse, plutôt, c'est l'effet contradictoire de toutes ces critiques : susciter autant de débats fait surtout de la publicité au jeune sorcier.

Votre avis ?